Jeudi, 2e semaine de l’Avent
de la férie

Première lecture : Is 41, 13-20
Psaume : Ps 144 (145), 1.9, 10-11, 12-13ab
Évangile : Mt 11, 11-15

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Homélie

« Ne crains pas »… C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te dis : « Ne crains pas, moi, je viens à ton aide. »

La première lecture de ce jour s’ouvre sur ces magnifiques paroles d’Isaïe extraites du livre de la consolation d’Israël. Aujourd’hui, nous vivons des temps troublés, mais dans toute l’histoire sainte, il y en a eu de nombreux. L’histoire du peuple saint a été marqué par la déportation… une histoire bien pire qu’une pandémie ; le peuple était au bord de la disparition… Une question se pose alors : dans le fond, Dieu est-il toujours avec nous ? Au cœur de cette interrogation, ces paroles que nous avons entendues viennent donner courage et espoir, l’espoir d’un avenir et surtout d’un retour dans la terre sainte.

L’Évangile, quant à lui, nous présente Jésus faisant l’éloge de Jean-Baptiste comme le plus grand des hommes ! Mais aussitôt après Jésus précise que le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui… Comment cela est-il possible ? Jean, dernier des prophètes, prépare le chemin de celui qui nous introduit dans le Royaume des cieux. Ce qui est extraordinaire avec Jésus, c’est qu’en prenant notre humanité, il la divinise. Il nous offre un chemin de salut. En fait, Jésus est celui qui nous fait passer par sa grâce dans la vie nouvelle. Une vie avec Dieu, plongée en Dieu. Jésus vient accomplir les prophéties de l’Ancien Testament pour nous faire entrer dans la vraie terre promise. En réalité, la terre sainte et Jérusalem ne sont que des figures de ce qui doit venir. Des figures d’une promesse bien plus grande.

Pour nous toutes ces paroles de consolation ne sont donc pas une promesse de retour en terre sainte, ni la promesse que ça ira mieux plus tard, mais que notre destinée est en Dieu, avec lui.

En attendant, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. La violence dont parle Jésus n’est pas contre la charité, mais plutôt comme une détermination intérieure. Il vient interpeler notre désir. Est-ce que j’ai un désir du Royaume tel que ça oriente ma vie non pas dans des actions de violence, mais dans un choix radical pour la sainteté – qui n’est autre que la vie avec Dieu, la vie de Dieu dans les plus petits. Il nous faut faire violence intérieure à tout ce qui ne conduit pas vers le Royaume, vers cet avec Dieu et en Dieu… Oui, le chantier est bien vaste…

Aussi vaste que soit le chantier, aussi lourd que soit notre être, écoutons Jésus qui nous dit : mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde (Jn 16,33).

 Abbé Xavier le Paige