Vendredi, 2e semaine de l’Avent
de la férie

Première lecture : Is 48, 17-19
Psaume : Ps 1, 1-2, 3, 4.6
Évangile : Mt 11, 16-19

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Homélie

Jésus a proclamé l’Évangile maintes fois en partant de scènes de la vie quotidienne. Une pauvre veuve qui glisse deux piécettes dans le tronc du Temple de Jérusalem par exemple. Jésus la donne en exemple parce qu’elle a mis dans le tronc tout ce qu’elle avait pour vivre. La générosité ne se mesure pas à ce qu’on donne, mais bien à ce qu’on garde pour soi.

Dans le passage d’évangile que nous venons d’accueillir, Jésus part d’une scène de rue : des gamins qui, sur une place, invitent d’autres à jouer au mariage d’abord, à l’enterrement ensuite. En vain : ceux qui sont interpellés déclinent l’invitation. Et Jésus de conclure : ainsi en va-t-il de cette génération sourde à l’austère appel de Jean le Baptiste, sourde à la Bonne Nouvelle que je viens vous annoncer. Le Père du ciel a beau diversifier ses initiatives envers vous, vous restez de marbre, vous refusez d’entrer dans le jeu divin.

En Jésus Dieu vient tout sauver, mais notre oui est indispensable. Dieu ne peut nous sauver malgré nous. Puisse ce temps de l’Avent nous préparer à l’accueillir.

Dans le passage d’évangile, des gamins interpellent d’autres. Un petit mot encore sur la manière dont Dieu nous interpelle.

Il est arrivé à la génération de Jésus de lui demander un signe, un signe éclatant, un signe évident, un signe qui entraîne l’adhésion. Jésus a refusé pareil signe : il ne lui sera pas donné d’autre signe que le signe de Jonas.

Pourquoi ce refus de Jésus ? Parce que Dieu est amour et que l’amour ne s’impose pas. Il se propose seulement. Dieu frappe à la porte, mais il ne force pas les portes. Il me paraît symptomatique qu’à Marie, Joseph et Jésus on ait pu fermer la porte de la salle d’hôtes. La modalité de Dieu est l’invitation (« Si tu veux… »), et non la contrainte. Et la foi, et pas davantage la non-foi, ne sont au bout d’un raisonnement contraignant.

+ Pierre Warin
Évêque de Namur