Présentation de la Vierge Marie, mémoire
Première lecture : Ap 11, 4-12
Psaume : Ps 143 (144), 1, 2, 9-10
Évangile : Lc 20, 27-40
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Homélie
La fête de la Présentation est une ancienne tradition qui veut que la Vierge Marie, dès qu’elle eût atteint l’âge de conscience, décida de faire don d’elle-même au Seigneur. Elle devient ainsi le modèle et la force de toute vie consacrée et elle symbolise ainsi notre union à Dieu. Cette union est d’abord le fait de Dieu lui-même qui vient dans notre création, dans notre humanité et qui attend qu’une porte s’ouvre. Le modèle est la Vierge Marie, bien entendu, mais nous-mêmes, comment vivons-nous notre union à Dieu ? Est-elle à ce point intense qu’on peut lire en nous la parole de Dieu ? Est-elle à ce point vraie qu’on peut sentir à travers nos gestes la main de Dieu ? Est-elle à ce point limpide qu’on peut s’approcher par notre prière du mystère de Dieu ?
Étonnamment pour éclairer cette union essentielle entre la Vierge Marie et Dieu, la liturgie nous présente un évangile où on voit plutôt une séparation.
Il est vrai que Jésus et sa famille appartenaient à une frange puriste et rigoriste de la société. On observait la Loi et les Commandements jusque dans les détails. Et le jour où Jésus a commencé à s’approcher des pécheurs, des lépreux, des rejetés, cela a dû heurter la sensibilité familiale. Marie n’avait pas élevé Jésus dans ces manières-là. Mais rassurez-vous, il n’y aura pas de rupture dans la famille, au contraire, il y aura une conversion et une réconciliation. L’Histoire en effet nous apprend qu’après la résurrection et pendant plus d’un siècle, ce seront les membres de la famille de Jésus qui seront évêques de Jérusalem : Jacques, le « frère » du Seigneur d’abord ; Syméon ensuite, fils de Jude qui est un autre « frère » du Seigneur, et ses descendants. Néanmoins, je n’ose imaginer leurs mines quand on lisait ce texte dans les liturgies primitives…
Cet évangile représente peut-être le moment où la Vierge Marie se convertit au Christ sauveur. Elle passe de « l’enfant qu’on nommera Emmanuel, Dieu avec nous », à Jésus, « Dieu sauve. » Elle a accueilli la Parole de Dieu dans sa vie parce qu’elle avait elle-même offert sa vie. Aujourd’hui, c’est elle qui est accueillie non pas parce qu’elle est sa mère, mais parce qu’elle est la toute première à avoir fait la volonté de Dieu. C’est son bonheur à elle, et ce bonheur est partagé par Jésus à tout le monde. Entrons dans ce bonheur et vivons notre union à Dieu en faisant sa volonté.
Père Bernard Lorent
Abbé de Maredsous
Lectures au Lectionnaire sanctoral :
Première lecture : Za 2, 14-17
Cantique : Lc 1, 46b-47, 48-49, 50-51, 52-53, 54-55
Évangile : Mt 12, 46-50