Saint André, apôtre
Fête

Première lecture : Rm 10, 9-18
Psaume : Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab
Évangile : Mt 4, 18-22

Pour télécharger la version imprimable des textes complets, cliquez ici.

Homélie

L’appel des premiers disciples rapporté par saint Matthieu suit la toute première prédication de Jésus. L’évangile nous en a gardé quelques mots : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4,17). De suite, Jésus veut partager sa mission avec de simples pêcheurs pour qu’ils deviennent « pêcheurs d’hommes ». Cela nous paraît tout naturel… et pourtant ! Lui qui doit conduire les hommes vers Dieu, voilà qu’il décide de s’associer des « terriens » pour la mission de salut. Les deux premiers sont Pierre et André que Jésus trouve en pleine activité professionnelle. Comme si Jésus leur disait : « J’ai besoin de vous ». Il ne les appelle pas comme pour un « dépannage », mais pour un travail qui va durer et qui désormais occupera toute leur vie. En leur disant : « Venez à ma suite », il leur fait comprendre qu’il sera pour eux un guide et un maître. Physiquement, ils vont le suivre sur les routes de Palestine. Mais « suivre Jésus » c’est beaucoup plus. C’est vivre dans sa proximité et partager sa mission. C’est se rendre disponible, partager sa connaissance de Dieu et du Royaume qui vient. Ils ne devinent pas jusqu’où ce chemin va les conduire.

Leur réponse est une réponse en acte : « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent ». Cette réaction a de quoi nous étonner. N’ont-ils pas hésité, posé des questions, demandé un délai de réflexion ? Les évangiles ne sont pas des enregistrements des événements du passé. Ils ne s’intéressent guère à la psychologie de leurs personnages et ne gardent que l’essentiel du dialogue : « Aussitôt »… la réponse suit l’invitation. Ce mot souligne sans doute leur détermination. Démarche de générosité et de liberté, sur base d’une confiance accordée au jeune prophète de Galilée que Jean-Baptiste présente volontiers à ses propres disciples : « Voici l’Agneau de Dieu ! ».

La fête de saint André en ce début de l’Avent inaugure le long chemin que les premiers disciples vont parcourir avec le Seigneur. Cette scène est suggestive pour tous ceux qui se préparent à vivre Noël comme la présence discrète de Dieu parmi nous, grâce à son envoyé. Tous les baptisés ne sont-ils pas disciples de Jésus ? Ils peuvent donc entendre son invitation à grandir dans la foi. Nous pouvons entendre cette invitation à partager le travail du maître, pour que nos contemporains sachent « que le Royaume des cieux est tout proche ».

L’Église de Grèce vénère André tout particulièrement, car il aurait été crucifié à Patras, tandis que l’Église de Rome vénère Pierre, crucifié à Rome sous Néron. Les deux frères représentent en quelque sorte l’Orient et l’Occident chrétiens. Une célèbre icône montre l’accolade de Pierre et André, signe de la réconciliation de nos Églises et de leur marche commune vers l’Unité. En 1964, le pape Paul VI s’est rendu à Jérusalem pour y rencontrer le patriarche œcuménique Athénagoras. Tous deux ont échangé le baiser de paix au pays de Jésus, comme pour nous entraîner sur ce même chemin.

Abbé André Haquin