Jeudi de la 31e semaine du temps ordinaire
Année paire • de la férie

Première lecture : Ph 3, 3-8a
Psaume : Ps 104 (105), 2-3, 4-5, 6-7
Évangile : Lc 15, 1-10

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Homélie

Aujourd’hui, la Parole nous donne à entendre un évangile marqué par la joie : la joie de la brebis retrouvée et la joie de la drachme retrouvée. Les versets qui suivent l’évangile de ce jour nous parlent aussi de la joie, celle du père qui retrouve son Fils.

Cette joie, c’est la joie de Dieu lorsqu’un pécheur, oui un seul, se convertit : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,7).

« Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,10).

Cet évangile tout en contraste avec notre actualité vient nous bousculer. Tout comme les pharisiens et les scribes qui récriminaient contre Jésus parce qu’il fait bon accueil aux pécheurs et qu’il mange avec eux, nous pouvons aussi être dans cette attitude : récriminer contre autrui, contre une situation. Mais, Jésus vient bousculer un certain ordre, des habitudes parfois bien ancrées… En réalité, rien de neuf, aujourd’hui encore : Jésus vient bousculer nos habitudes pastorales, nos petits fonctionnements paroissiaux, parfois à bout de souffle, nos rapports sociaux dans les petits villages de campagne… Une part de nous, celle de l’homme pécheur, n’aime vraiment pas le changement, l’adaptation… une certaine nouveauté : « On a toujours fait comme ça… ».

Nous sommes bien souvent obligés de constater que les habitudes nous figent et nous rendent tristes. Or, Jésus n’est pas venu pour rétablir l’ordre. Il est venu pour nous sauver et cela passe inévitablement par un changement.

Pensons à tous ceux que nous n’aimons pas, pensons à tous ceux que nous fuyons… (Prendre quelques instants.) Et maintenant, pensons à ces mêmes personnes qui découvrent ou redécouvrent Jésus et qui se mettent à proclamer son amour. (Prendre quelques instants.) Quel effet ça vous fait ? Bizarre… non ? En tout cas, une partie de nous se trouve déstabilisée, parce que ceux que nous n’aimons pas (les pécheurs) font partie de notre ordre établi.

Alors, prenons le bon pli, entrons dans la joie de Dieu. Et si ce confinement vient nous perturber, si nous sommes constamment dans la révolte… posons-nous la question : qu’ai-je fait de la joie de mon baptême ?

Abbé Xavier le Paige