Pourquoi chanter ?

En week-end dans les Ardennes, j’ai poussé la porte d’une charmante petite église de village pour la messe du samedi soir. Il n’y pas de chorale mais une organiste courageuse chantait seule devant une assemblée clairsemée et muette. Lors des dernières funérailles auxquelles j’ai assisté, le curé s’est senti bien seul après avoir chanté « le Seigneur soit avec vous ! » devant un public perplexe. Peut-être ces situations vous sont-elles familières ?

Et pourtant, l’Église demande que les fidèles n’assistent pas à la messe comme des spectateurs étrangers et muets mais qu’ils participent de façon consciente, pieuse et active à l’action sacrée et qu’ils apprennent à s’offrir eux-mêmes en union avec le prêtre pour que, finalement, Dieu soit tout en tous (SC 48).

Certes, la participation active demandée par le Concile doit d’abord être intérieure mais une participation authentique se traduit également par les acclamations, les réponses et le chant (MS 15). L’assemblée a le droit de chanter.

En effet, Jésus lui-même a chanté avec ses apôtres le soir de la Cène (Mc 14, 26). Marie, Anne, Siméon et tous les personnages de la Bible chantent. De la Création jusqu’à l’Apocalypse, l’Esprit de Dieu se manifeste tamquam sonus. L’unité des coeurs est plus profondément atteinte par l’union des voix (MS 5).

Que faire quand on a peu de moyens ?

Le pape François souligne que la manière dont les fidèles vivent la célébration liturgique est conditionnée – pour le meilleur ou, malheureusement, pour le pire – par la façon dont le pasteur préside l’assemblée (DD 54 ). Tout d’abord, il pourra s’assurer au niveau pastoral que le droit de tous les baptisés de chanter ne soit pas accaparé par quelques-uns. Ensuite, même si le prêtre n’est pas musicien, en chantant les invitations, ne fut-ce que sur une seule note, il peut déjà inciter l’assemblée à chanter. Car chanter d’une même voix nous donne conscience de former un même corps et transmet à chaque individu l’énergie de toute l’assemblée (DD 51).

Quel est le minimum ?

Le missel (PGMR 40) donne la priorité aux dialogues entre les ministres et l’assemblée ainsi qu’aux parties  prononcées par le prêtre et le peuple ensemble :
– les répons (salutations, amen, dialogue de la préface, rite de la paix, envoi) ;
– le Sanctus ;
– le « Notre Père » avec sa monition et son embolisme ;
– l’acclamation de l’Évangile.

Si nos liturgies préfigurent la beauté de liturgie céleste (MS 5) ce serait une contradiction de dire « avec les anges, nous chantons l’hymne de ta gloire » et de réciter le Sanctus. En revanche, les chants d’entrée de communion ont une priorité moindre et peuvent être remplacés par les antiennes du missel.

Quels outils ?

Vous souhaitez changer les choses dans votre paroisse ? Voici quelques
suggestions :
– répéter quelques répons avec l’assemblée avant la messe ;
– prévoir quelques répétitions des dialogues de la messe dans les groupes de catéchèse ;
– imprimer les réponses de l’assemblée dans les feuillets de messe.

Vous avez d’autres idées ?
N’hésitez pas à nous les partager à liturgie@diocesedenamur.be

Diacre Olivier Collard