S. Berthuin, évêque
Mémoire • Diocèse de Namur

Première lecture : Ap 22, 1-7
Psaume : Ps 94 (95), 1-2, 3-5, 6-7
Évangile : Lc 21, 34-36

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Homélie

Ce dernier jour de l’année liturgique nous invite à faire le point sur l’an qui s’est écoulé et à repartir sur celui qui arrive en étant guidés par la Parole de Dieu. Pour se faire, il peut être bon de se poser, par exemple, ces quelques questions : Comment ai-je reçu et vécu l’Évangile durant cette année écoulée ? Comment l’ai-je porté à qui en avait besoin en ces temps difficiles ? Étais-je un témoin d’espérance, de foi et de charité ?

Pour se laisser interpeller, voyons ce que le Christ nous propose en ce jour. Dans l’Évangile que l’Église nous présente aujourd’hui, le début peut nous sembler banal et nous aurions vite fait de ne pas y prêter attention. Pourtant, le fait que Jésus s’adresse « à ses disciples » devrait nous interpeller, car cela implique que nous sommes appelés à être fidèles du Christ et que nous sommes donc invités à parcourir un chemin important en accueillant sa Bonne Nouvelle.

La mise en garde quant à l’alourdissement de notre cœur par les soucis de la vie est très actuelle. Par la situation que nous connaissons tous, ces paroles de Jésus doivent résonner tout particulièrement aujourd’hui. Plus que jamais, le chrétien a besoin d’avoir un cœur ouvert à l’espérance, à la joie et à la bienveillance. Être fidèle du Christ ne signifie pas que les épreuves nous échappent, mais que Jésus sera là auprès de nous et, si notre cœur lui est ouvert, dans notre esprit et sur nos lèvres, en actes et en paroles.

L’effet de surprise revient régulièrement dans l’Écriture. En effet, il plaît au Seigneur de nous savoir vigilants pour accueillir sa lumière afin de la transmettre lorsque les difficultés touchent notre monde, notre société. Étais-je disposé à me préparer pour qu’à chaque instant je puisse être une lumière pour les autres ? Suis-je prêt à faire ce qu’il faut pour ?

Être vigilant permet de ne pas se laisser emporter par ce qui balaye le monde. La force d’échapper à ce qui peut arriver est probablement ce qui doit le plus caractériser le chrétien en ces temps. En effet, être joyeux et porter la joie lorsque tout va bien n’a rien d’extraordinaire (bien que cela est parfois difficile). Par contre, être un signe d’espérance, d’amour et de solidarité dans les périodes où nous sommes mis à l’épreuve, comme l’or au creuset, doit être la signature des fidèles du Christ, car cela parle et touche le monde. Ainsi, lorsque l’on se tiendra devant le Seigneur, nous devrions pouvoir lui dire que nous avions son message dans notre cœur et que nous l’avons porté à nos contemporains.

À travers l’invitation du Seigneur à se tenir éveillés et à être prêts à nous tenir debout devant lui, il nous demande si notre cœur de chrétien est prêt à accueillir la joie et la confiance qui doit nous habiter. Il s’agit là d’une belle proposition que le Seigneur nous fait, une bonne résolution pour ce temps de l’Avent.

Demandons à saint Berthuin, poussé par l’esprit missionnaire du devoir d’évangélisation de sa règle monastique, qu’il nous aide à être témoin de l’Évangile dans ce monde qui en a tant besoin d’une lumière dans l’obscurité.

Abbé Nicolas Baijot

Lectures au Lectionnaire sanctoral :
Première lecture : Rm 10, 9-18
Psaume : 95, 1-2a, 2b-3, 7-8a, 9-10a
Évangile : Lc 10, 1-9