Pour cet été, le Service de pastorale liturgique vous proposer de voyager quelque peu… en direction de l’Afrique, et plus précisément de la région du Tigré, en Éthiopie. C’est en effet dans cette région qu’est produit un « consommable » employé dans le cadre de la liturgie. Vous l’aurez peut-être deviné, il s’agit tout simplement de l’encens. Après un éclairage théorique, découvrons le « Projet Boswellia ».
De l’encens, pourquoi ?
Commençons par ouvrir la Bible. L’Apocalypse indique : « Un autre ange vint se placer près de l’autel, il portait un encensoir d’or ; il lui fut donné quantité de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le Trône. Et par la main de l’ange monta devant Dieu la fumée des parfums, avec la prière des saints » (Ap 8,3-4). L’encens est également un des présents offerts par les mages à l’enfant Jésus (Mt 2,11). La Bible le mentionne 170 fois.
Cette pratique était déjà en vigueur dans de nombreuses religions de l’Antiquité. Le christianisme semble l’adopter, quant à lui, aux alentours du ive s. Soulignons ces deux éléments : la fumée qui symbolise la prière des fidèles qui s’élève vers Dieu et le parfum de l’encens qui symbolise la douceur de la présence de Dieu. L’encens est donc utilisé à des fins de sanctification, de bénédiction ou encore de vénération.
Le « Projet Boswellia »
Le Projet Boswellia est né en 2012 de l’importance économique et écologique de l’arbre à encens, le Boswellia, pour les communautés rurales chrétiennes du Tigré. Dans cette région aride du Nord de l’Éthiopie, le maintien durable de la ressource forestière est actuellement fortement menacé par les entreprises privées qui suivent un modèle de collecte intensive et sont engagées dans un commerce de la résine naturelle non durable.
Ce projet associe le respect de notre écologie et la production de produits de qualité pour la liturgie en proposant une alternative économique, sociale et écologique aux églises. L’encens naturel proposé par le Projet Boswellia répond à plusieurs critères : il valorise la source de production originelle de l’encens, à savoir la Corne de l’Afrique ; il est issu d’une méthode de production traditionnelle ; et il propose un produit hypoallergénique, sans utilisation de colorant ni arôme artificiel : un encens qui ne fait pas tousser.
Avec un modèle unique de production durable et de commercialisation dédiées aux églises, le Projet Boswellia garantit un revenu économique conséquent pour les familles chrétiennes de producteurs. Le volet de préservation forestière du projet, inédite au Tigré, est assuré par des chercheurs en agronomie et foresterie en France et en Éthiopie.
L’initiative contribue à protéger environ 40 000 arbres Boswellia, sur une surface de 4 km², chaque arbre pouvant produire jusqu’à 1kg de résine par an. À ce jour, quelques 150 producteurs sont regroupés dans la coopérative ainsi créée et bénéficient d’une augmentation de 25% du prix de leur production par rapport au prix proposé sur le marché local.
Pour en savoir plus : www.encensnaturel.org
Article paru dans la revue Communications du diocèse de Namur. Illustration : © Projet Boswellia