Mardi, 1re semaine de l’Avent
de la férie

Première lecture : Is 11, 1-10
Psaume : 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17
Évangile : Lc 10, 21-24

Pour télécharger la version imprimable des textes complets, cliquez ici.

« À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint »

Il en a bien de la chance, Jésus !

Telle était ma première réaction à la lecture de l’Évangile de ce jour.

Vous, je ne sais pas, mais moi, j’ai bien du mal à exulter de joie pour le moment : une pandémie dont on n’arrive pas vraiment à voir la fin, des mesures de protections sanitaires dont je ne comprends pas toujours la logique, des annonces gouvernementales qui parlent de Noël sans aborder une seule fois la question des cultes, la crise économique que vivent déjà de nombreux Belges, … bref, pas vraiment de quoi se réjouir, alors, « exulter de joie », je n’y pense même pas !

Et pourtant … la situation socio-économico-politique du temps de Jésus était-elle vraiment mieux ?

Si Jésus exulte de joie, dans son époque, et pas malgré son époque, c’est qu’il se laisse saisir par l’Esprit Saint, parce qu’il laisse l’Esprit Saint venir lui révéler l’œuvre de Dieu aujourd’hui. Le temps de Dieu est toujours le temps présent, « Je suis celui qui est » tel est son nom. Le présent, tel un cadeau, est toujours mystérieusement le temps de sa présence.

Se laisser saisir … ce n’est pas si simple. Nous voulons bien prendre, mais nous laisser prendre ? Pour se laisser saisir, il faut accepter de se laisser approcher. Pour voir quelque chose de nouveau, il faut accepter de tourner son regard vers cette nouveauté. Si nous restons les yeux rivés sur ce que nous connaissons déjà, sur nos préoccupations du moment, aussi légitimes soient-elles, alors nous ne verrons que cela : il n’y aura aucun espace possible pour voir autre chose, pour voir la nouveauté de Dieu à l’œuvre aujourd’hui.

Aujourd’hui, demandons à l’Esprit de venir réveiller en nous ses dons – don de « sagesse et de discernement, (…) de conseil et de force, (…) de connaissance et de crainte du Seigneur » et de piété – ainsi sous son souffle nous pourrons nous aussi exulter de joie parce que nous verrons Dieu à l’œuvre en nous et autour de nous.

Le temps de l’Avent est un temps d’attente, un temps pour creuser notre attente du Seigneur qui vient. Mais cette attente est habitée de la présence de Jésus déjà aujourd’hui.
Comme le dit l’oraison de ce jour : « En réponse à nos appels, Seigneur, accorde ton secours à ceux qui luttent et qui peinent : que la présence au milieu de nous de celui qui doit venir, ton Fils bien-aimé, nous redonne courage et nous préserve de la dégradation du péché. »

Demandons la grâce d’un cœur et d’un regard éveillés, afin de voir Dieu agissant, et d’entrer avec lui dans sa joie.

Abbé François Vanandruel