Lundi de la 34e semaine du Temps Ordinaire
Année paire • de la férie

Première lecture : Ap 14, 1-3.4b-5
Psaume : Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6
Évangile : Lc 21, 1-4

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« Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur » (Ps 23)

Frères et sœurs, écoutons le message de l’Apocalypse que la liturgie de ce jour nous propose (chap. 14, 1-3.4b-5). Le prophète Jean voit « l’Agneau » qui se tient debout sur la montagne de Sion (Jérusalem) et « avec lui » les 144 000 élus. Déjà le jour de la Toussaint, nous avions entendu ce chiffre des 144 000 qui suivent l’Agneau comme leur maître, lui qui a donné sa vie jusqu’au sang. Il est aujourd’hui le Ressuscité, sauveur des peuples de la terre, le « Roi de l’Univers ». Les élus portent sur leur front le « nom de l’Agneau » et le « nom du Père céleste ». Ce qui veut dire qu’ils sont les disciples du Christ et les enfants du Père. Nous-mêmes, au baptême, nous avons été marqués du signe de la croix « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Nous vivons en la compagnie des trois personnes divines, qui nous connaissent par notre nom. Nous sommes conduits par eux, aimés par eux, protégés par eux. Nous pouvons les prier en les invoquant par leur propre nom. À la suite de saint Paul, la liturgie romaine s’adresse directement « au Père » qui est à l’origine de tout, « par le Fils » qui est le réalisateur des projets de Dieu, « dans l’unité du Saint Esprit », car c’est lui qui sanctifie et achève tout ce qui doit être achevé.

« Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur »

 

Le texte de l’Apocalypse se poursuit en évoquant le chant et la musique célestes, comme au jour de la Nativité. Des joueurs de cithare chantent devant le Trône de l’Agneau. Un chant plein de gratitude, porté par la louange et la reconnaissance pour l’œuvre du salut, car les forces du mal n’auront pas le dernier mot. Cette « révélation » de Dieu est source de joie paisible et profonde. La liturgie de l’Église s’inspire des sentiments de ces musiciens célestes. Avec eux, nos chants sont une véritable confession de foi et d’amour envers Dieu qui ne nous abandonne pas dans nos épreuves. Ce cantique est « nouveau », nouveau comme l’événement de la délivrance que les 144 000 élus expérimentent. Il suit la grande épreuve. Dans nos épreuves actuelles, celles de la maladie et de la mort de nombreux frères et sœurs, notre chant est celui de la peine et surtout de la confiance. Il peut aussi être un chant d’action de grâce pour tous ceux qui sortent vivants de la maladie. L’épreuve de la mort n’est pas le « dernier mot » : la promesse de la vie éternelle est plus forte que le Covid-19. N’est-ce pas cette espérance que nous proclamons dans chaque liturgie de funérailles ?

 « Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur »

 

L’évangile de ce jour rapporte le don d’une veuve qui, de plus, est pauvre. Jésus observe tous les donateurs. Il voit les riches qui déposent leurs offrandes dans le Trésor du Temple. La veuve y dépose deux petites pièces de monnaie. « Cette veuve a mis plus que tous les autres » dit Jésus. En effet, elle a presque tout donné, elle qui n’avait presque rien ! Comment est-ce possible ? Les fidèles de Dieu, ces « pauvres » dont parlent les béatitudes, donnent avec leur cœur, sans compter. Ils ont une confiance totale en Dieu, leur protecteur. L’œil de Jésus, toujours à l’affût des gestes de foi, a capté l’instant de ce don, passé sans doute inaperçu. Mais Dieu connaît le cœur de chacun. « Que celui qui donne, donne largement ! ». Les auteurs du Moyen Âge, admirant le geste de la veuve, ont écrit que ces deux piécettes représentaient les deux commandements, celui de l’amour de Dieu et celui de l’amour du prochain, bref un geste habité par un amour sans borne.

« Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur ».
Ainsi en soit-il pour nous !

Abbé André Haquin