Mercredi de la 34e semaine du Temps Ordinaire
Année paire • de la férie

Première lecture : Ap 15, 1-4
Psaume : Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 7-8, 9
Évangile : Lc 21, 12-19

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Homélie

Sœurs et frères, si nous en restons au stade d’une simple lecture littérale, nous pourrions légitimement nous poser la question : « Est-ce que les lectures de ce jour, principalement l’Évangile, sont vraiment “Bonne Nouvelle” pour nous aujourd’hui ? »

Comme chaque année, en effet, à l’approche de la fin de l’année liturgique les lectures évoquent des événements dramatiques. Il y est question de cataclysmes, que de « faux prophètes » se plaisent à interpréter comme étant les signes de la fin du monde, ce qui constitue le fonds de commerce de certains médias qui ne cessent de nous parler chaque jour de menaces terroristes, de guerres, de désastres écologiques, de réchauffement de la planète et de catastrophes en tous genres. Pensons à la pandémie du Covid-19, au cyclone Eta et à l’ouragan Iota qui ont ravagé dernièrement la plupart des pays de l’Amérique central, aux guerres du Moyen-Orient…

Ne tombons cependant pas dans ce piège, mais essayons de bien comprendre le vrai message véhiculé par ces lectures et qui nous parle du « Jour du Seigneur », de l’intervention solennelle de Dieu dans notre Histoire.

Prenons d’abord le texte de l’Évangile.

Pour bien le comprendre, il nous faut sans doute reprendre les versets précédents ceux que nous venons d’entendre et dans lesquels les apôtres font part à Jésus de leur admiration devant la beauté du temple de Jérusalem en pleine reconstruction. Et nous ? Ne sommes-nous pas parfois, nous aussi, émerveillés par la beauté de nos églises, de nos cathédrales qui ne sont jamais à l’abri d’endommagements ?

Par ses paroles, Jésus nous invite cependant à regarder au-delà des apparences. En bon Juif, Il connaît bien la Bible dans laquelle reviennent les mots déluge, esclavage en Égypte, exil à Babylone, ruines du temple de Jérusalem, persécutions. Jésus qui connaît bien la fragilité des plus belles œuvres humaines. Il sait que les guerres et les horreurs seront longtemps présentes dans la vie des hommes.

Face à cela, comment réagir ? Tout d’abord en nous rappelant que l’Évangile est vraiment une « bonne nouvelle ». Quand saint Luc écrit son Évangile, le Temple de Jérusalem, que les Apôtres admiraient tant, avait déjà été détruit par les Romains. Luc rappelle alors à la jeune communauté chrétienne les consignes de Jésus : Ne vous effrayez pas ! Il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin ! Consignes qui valent aussi pour nous aujourd’hui. Consignes, qui sont un appel à rechercher le solide de la foi et de la Parole de Dieu dans nos vies. C’est sur le Christ que nous sommes invités à nous appuyer, surtout dans les moments difficiles de notre existence.

Et si l’actualité nous fournit bien des motifs d’inquiétude pour le monde et pour l’Église, le Christ nous dit : Ne vous laissez pas aller au découragement. Ne nous effrayons pas. Le Seigneur, en effet, est toujours là, Lui qui s’est engagé à sauver le monde, qui est mort sur la Croix pour que nous vivions. Lui qui s’est livré pour son Église. Lui qui reste toujours fidèle à sa promesse et qu’Il nous a faite : je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Et s’il est vrai que les persécutions de chrétiens sont toujours bien présentes aujourd’hui à travers le monde, même chez nous, que certains y sont confrontés, parfois même au sein de leur propre famille, comme Jésus Lui-même l’avait prédit à ses Apôtres, il ne faut pas désespérer, car Jésus a ajouté : « Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. », nous disant, par-là, combien plus notre personne est importante aux yeux de Dieu !

C’est justement dans ces situations difficiles, sœurs et frères, que le Seigneur nous attend pour témoigner autour de nous de l’espérance qui nous anime. Et s’Il nous attend, c’est parce que, comme nous le croyons, Il nous a promis son Esprit Saint pour que, justement, nous puissions témoigner de la Foi et de l’Espérance qui nous animent. Témoigner de notre espérance et de notre foi, par nos paroles, mais aussi par nos actes, nos gestes de paix, de partage et de pardon.

Oui, sœurs et frères, l’Évangile est « Bonne Nouvelle » et nous ne devons pas désespérer face aux difficultés que nous rencontrons ou que nous avons devant les yeux, mais au contraire nous avons, dans l’épreuve, à nous tourner vers le Seigneur. L’extrait de l’Apocalypse que nous venons d’entendre nous invite d’ailleurs à en prendre conscience. Grandes, merveilleuses sont les œuvres du Seigneur, justes sont ses chemins. Et si nous en prenons conscience, alors, avec le psalmiste, nous pourrons chanter que Dieu s’est rappelé sa fidélité, son amour en faveur du monde et de tous ses habitants. Et que le Seigneur vient gouverner le monde avec justice !

Ainsi soit-il !

Diacre Jean-Pol Druart