Lundi, 2e semaine de l’Avent
S. Ambroise • Mémoire

Première lecture : Is 35, 1-10
Psaume : Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14
Évangile : Lc 5, 17-26

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Homélie

Chers frères et sœurs,

La consigne du premier dimanche de l’Avent était de « Veiller » pour accueillir le Seigneur quand il viendra. Non pas attendre passivement sa venue, mais la préparer dans la foi. Dans la liturgie du 2e dimanche, le prophète Isaïe nous invite à l’émerveillement : « Que le désert et la terre de la soif se réjouissent… On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu ». Comme pour nous dire que la foi n’est pas seulement de l’ordre de la décision ou de la fidélité courageuse, mais qu’elle est aussi émerveillement, joie, action de grâce. Cet émerveillement est la grâce des enfants, par exemple lorsqu’on leur raconte l’« histoire de Jésus ». Qu’ils soient nos guides. C’est la « Joie de l’Evangile » (Pape François), quand il est reçu avec foi et espérance, c’est la joie aussi de la prière. L’émerveillement se nourrit de la bonté de Dieu, sa patience, sa miséricorde, qui rendent le quotidien moins pénible, le témoignage plus léger à vivre, et nos échecs moins lourds à porter, sans fatalisme.

Ecoutons le prophète Isaïe : « Alors, le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride ». A travers cette présentation poétique, on comprend que la vie aura le dessus. Le boiteux qui expérimente la guérison crie de joie ; il est touché dans son cœur et dans son corps, dans sa raison et sa sensibilité. Désormais, la vie a pour lui le goût de la nouveauté. Il retrouve la liberté, ses capacités de relation et de participation à la vie sociale. C’est sans doute ce que ressentent les malades qui vont en pèlerinage à Lourdes, à Fatima, à Beauraing… Non qu’ils fassent l’expérience de la guérison, du moins généralement, mais ils expérimentent la fraternité, la douceur de la prière en commun et de la Parole écoutée dans la foi. Comme dit l’Ecriture : « Il est bon de vivre ensemble ! ».

L’évangile de ce jour (Luc, 5, 17-26) rapporte l’épisode du paralytique guéri, porté par des bénévoles. Dans leur foi inventive, ils ouvrent le toit et descendent le malade à proximité de Jésus. Leur foi est animée par une flamme, celle de la charité qui donne des ailes ! Jésus n’est pas un simple « guérisseur », mais un prophète, le « porte-parole » de Dieu par excellence. Il adresse au paralytique une première parole assez énigmatique : « Tes péchés sont pardonnés ». Tous sont invités à croire, à se tourner vers Dieu dans la confiance. La deuxième parole s’adosse à la première : « Pour que vous sachiez que le fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés… je te le dis : Lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison ». Tous peuvent maintenant constater l’effet de cette « parole créatrice ». Elle est le signe de la « vérité » de la première. Elle permettra aux coyants de découvrir petit à petit le visage du Messie sur la face de Jésus.

Le chemin vers Noël est long. Un second cierge a été allumé pour que la lumière ne nous manque pas au cours de cette deuxième étape. Pour que l’émerveillement habite nos journées et qu’il soit l’huile de nos lampes au cœur de la nuit. En particulier pour les malades et ceux connaissent l’épreuve.

Abbé André Haquin